Lorsque Elon Musk a commencé à utiliser sa puissance financière et son influence sur les réseaux sociaux pour soutenir Donald Trump et sa tentative de retour à la Maison-Blanche l'année dernière, il était difficile de savoir quelle serait l'ampleur de son influence dans une éventuelle seconde administration Trump. Un mois après le début du second mandat de Trump, le conseiller du président apparait presque comme le numéro 2 à la Maison Blanche.
Au cours des dernières semaines, le milliardaire s'est lancé à l'assaut des administrations du pays, appliquant au gouvernement américain la fameuse philosophie de la Silicon Valley, qui consiste à « aller vite et casser les choses ». Son département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) s'est attaqué aux agences gouvernementales, supprimant des emplois, des budgets, des subventions et tout ce que Musk et son équipe ont jugé inefficace, indigne ou inutile. Dernière tentative en date : samedi 22 février, Elon Musk a exigé dans un email adressé aux employés de plusieurs agences gouvernementales, dont le Pentagone et le FBI, de décrire cinq tâches effectuées récemment, faute de quoi ils seraient considérés comme démissionnaires. Les agences en question ont demandé à leurs fonctionnaires de ne pas répondre à sa requête.
Si Donald Trump soutient jusqu'à présent la croisade de son conseiller contre ce qu'il considère comme des dépenses gouvernementales inutiles, les critiques affirment que l'approche de Musk inflige de graves dommages aux agences gouvernementales, au moral des travailleurs fédéraux et à la confiance dans les institutions américaines, le tout sans tenir compte des lois, des accords syndicaux ou des protections de la fonction publique.
Selon un récent sondage mené par YouGov pour The Economist, de nombreux Américains pensent que Musk a trop d'influence sur l'administration Trump ; même les Républicains ont l'impression de recevoir plus de Musk qu'ils n'en ont commandé. D'après les résultats de cette enquête, 42 % des Républicains pensent que Musk a beaucoup d'influence au sein de l'administration actuelle, alors que seulement 32 % souhaitent qu'il ait beaucoup d'influence. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 47 % enregistrés juste après les élections de novembre, ce qui montre que les Républicains se sont quelque peu désintéressés de Musk au cours des derniers mois. Sans surprise, l'écart est beaucoup plus important chez les Démocrates, dont 81 % considèrent que Musk a beaucoup d'influence, contre seulement 5 % qui souhaitent qu'il ait ce genre de pouvoir.